Il s’est appelé le poète avant de devenir Le Penseur. Depuis
plus de 130 ans, la créature d’Auguste Rodin incarne un homme perdu dans ses
pensées. Il pourrait tout aussi bien illustrer la célèbre affirmation de René Descartes
pour qui penser constitue la preuve de son existence. Avec son « Je
pense donc je suis » le philosophe déclarait que l’homme ne peut avoir la capacité de
douter de toutes choses de façon constructive que s’il ne doute pas de sa
propre capacité à douter.
Embourbé depuis plus d’un siècle dans cette spirale infernale, le penseur n’affiche
plus aujourd’hui la superbe dont l’avait gratifié le créatif Rodin. Je l’imagine
facilement dans cette sculpture blanchie, coin Saint-Denis et Sherbrooke, comme
s’il avait soudain réalisé la vacuité de toutes ces années de cogitation.
Peut-être
quelqu’un lui a-t-il confié cette autre « vérité » qui veut que l’absence
de pensée soit à l’origine de l’illumination du Buddha. Quoi qu’il en soit, la
dualité de croyances aurait eu pour conséquence de le plonger dans une profonde déprime.
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