mercredi 8 septembre 2010

L'entraide plutôt que la convergence

Sur la route de Dunham, un très très vieux pommier a capté mon attention. Ses branches pointant dans tous les sens donnaient l'impression d'une chevelure bafouée par les vents. Comme la mienne tiens certains de ces matins. J'ai demandé son âge à la maîtresse des lieux, le Domaine Dunham. Vieux a-t-elle répondu parce que propriétaire depuis une dizaine d'années seulement, elle ne pouvait connaître la réponse à mon indiscrétion. Ce qu'elle savait par contre, c'était où je devais me diriger par la suite pour que persiste mon enchantement. Le vignoble de la Côte d'ardoise suggéra-t-elle, pour la découverte d'une centaine de sculptures plantées aux abords des vignes. Elle n'avait pas tord. Le spectacle dépassait la contemplation passive des raisins qui murissent sans fracas sous des voiles censés les protéger de l'irrespectueuse gourmandise de la faune ailée.

Regaillardi par le spectacle autant que par quelques lampée de vins, je demandais encore le chemin à suivre pour m'ennivrer davantage du spectacle et faire bonne chère...
Copyright Michel Cayer

mardi 7 septembre 2010

L'entraide mieux que la convergence (bis)


...À Dunham arrêtez-vous au Relais de la diligence lança la dame. Les Brasseurs et frères produisent des bières qu'on dit pas piquées des vers. Et tant qu'à y être, faites dont tout simplement halte au restaurant Homei où vous pourrez faire bombance tout en y dégustant le nectar houblonneux de ces brasseurs qui ont pignon sur rue dans le même édifice.
Homei, étrange nom pour un restaurant quand même. Le doute s'installe et persiste jusqu'à l'arrivée d'une charmante asiatique qui crayonne le menu sur un tableau noir. Erreur sur la personne, Gina c'est la cuisinière, ancienne graphiste recyclée dans les chaudrons. Son menu puise son inspiration d'une école de cuisine de Boston et de plusieurs chefs cotoyés au cours de son apprentissage du métier. Le menu, curieux mélange de cuisine asiatique aux consonnances italiennes, vient de la tout aussi exotique union d'une asiatique avec un cuisinier italien, Tom. Je doute de l'origine d'un italien baptisé Tom jusqu'à ce qu'un fort accent ne pimente sa conversation.
Le résultat est surprenant pour ne pas dire stupéfiant.  Ce qui l'est encore davantage, c'est l'esprit de collaboration qui a marqué ce périple commencé au pied d'un pommier jusqu'à la crème brûlée à la vanille de Tom en passant par La Récompense, une Ale anglaise brassée juste à côté. Dunham, une communauté tissée serrée par les liens de collaborations qui valent bien la convergence partiquée par certaines grandes entreprises.
Copyright Michel Cayer

Où s'arrête la liberté

Courir libres dans un champ jusqu'à ses limites, parce qu'il y a toujours une limite, qu'elle soit l'orée d'un bois ou une barrière électrifiée. Pour ces chevaux, la liberté c'est de gambader dans cette limite devenue leur monde, leur territoire. Et nous, savons-nous où se trouve la limite de notre liberté? Vient-elle de notre éducation qui a défini le cercle du possible, des lois qui décident du bon et du mauvais, de nos croyances religieuses ou scientifiques dans lesquelles nous plaçons notre foi? Et si ces chevaux, un jour, sautaient ce ridicule petit fil d'à peine un mètre de haut, éprouveraient-ils un un vertige ou une peur de l'infini? Les maîtres des chevaux dorment tranquilles parce qu'ils savent qu'ils ne franchissent que rarement leurs limites. Je me demande parfois comment dorment mes maîtres.
Copyright Michel Cayer

jeudi 2 septembre 2010

La tête dans le brouillard

La chaleur intense dans laquelle baigne le Québec depuis mon arrivée me rend nostalgique de la fraîcheur confortable des petits matins écossais. En revoyant cette image de Dunkeld, il me semble que tout mon corps s'enveloppe de la quétude émanant de la scène. Je profite encore de l'intensité de mes souvenirs qui ne tarderont pas à disparaître dans le brouillard de ma mémoire. Bientôt, les photos perdront de cet éclat qui les rend encore si vivantes. Il ne me restera alors qu'à les remplacer par de nouvelles images dans un autre ici et maintenant.
Copyright Michel Cayer